Classiquement pour l’occupant le résistant est un terroriste.
C’est donc un simple point de vue opposé : le fellaga est un terroriste pour le métropolitain et un héros pour l’algérien.
La résistance peut également être une couverture du banditisme comme on l’a vu dernièrement à Tremblay-en-France ou à Grenoble, les forces de l’ordre étant alors considérée comme forces d’occupation. C’est pas une blague :
« Ces quartiers submergés par une occupation devenue militaire ont, un temps, submergé les forces d’occupation. »
extrait d’une tribune d’un collectif de soutien publiée par Libération :
"Pour les cinq de Villiers-le-Bel"
Une sorte d’approbation des pressions des bandits envers la population, sinon un appel au tir aux pigeons avec policiers comme cibles.
Tribune (ou appel ?) reproduite et applaudie par Anna, sur le site du Nouvel Observateur.
Et puis s’en prendre aux forces de l’ordre, ça a toujours été mal vu, même pendant l’occupation allemande :
« Appartenant au mouvement MOI (Main-d'OEuvre immigrée), dont Missak Manouchian fut l'un des membres les plus connus, il s'est vu refuser la Légion d'honneur parce que la MOI avait tué des policiers français. Des policiers qui avaient participé à la déportation d'enfants juifs au Vél' d'Hiv' et à Drancy »
extrait d’un article du Nouvel Obs du 22 juillet 2010
Mais dans le monde contemporain plus violent qu’il ne l’a jamais été selon certains, et pas seulement du fait de la colère des Dieux — tremblements de terre, inondations, explosions de volcans …, autant de messages divins avant l’Apocalypse ou la venue du Messie — peut-on encore résister sans violence ?
Pas sûr :
"Israël harcèle les manifestants non-violents"
« On savait qu’Israël ne déteste rien tant que la résistance non-violente qui non seulement combat efficacement l’occupation et la colonisation, mais ne peut être présentée de manière crédible comme « terroriste » par sa propagande. »
Bon, c’est vrai que l’auteur de ce communiqué n’est peut-être pas très objectif, mais comme on dit, y-a pas de fumée sans feu.
Tout ça pour en venir à un article de Mirage, co-auteur de "L'avis sauve, à condition d'éclairer", blog du Nouvel Observateur.
En commentaire de son article :
"QUELLES SONT DONC, NOM D'UN CHIEN, LES CAUSES DES CAUSES DES CAUSES DE LA VIOLENCE?"
il nous explique :
« tu confonds violence et résistance. J'ai pourtant essayé (…) de montrer que répondre à la violence peut se faire de deux façons:
(…)
On peut tuer pour résister. Mais pas n'importe comment, pas n'importe qui, l'acte par lequel on tue est un acte de refus de voir la barbarie avoir le dernier non-mot sur l'univers humain toujours précaire et fragile. Les islamikares, les terroristes ne résistent pas à la violence, tout au contraire, ils l'allument partout où elle n'a nulle occasion de naître: le premier venu, n'importe où, sans autre plan que celui de la matière explosive et du détonateur. Il n'y a plus d'homme autour, au dessus , en dessous de la ceinture. Ca, de la résistance? De la violence, tout bêtement, comme toujours. »
Appliquons cela au cas Salah Hamouri. Donc selon Mirage on peut tuer pour résister si ce n’est pas fait n'importe comment — « un acte de refus de voir la barbarie avoir le dernier non-mot » — et si la cible n’est pas n'importe qui. En gros ce que les israéliens appellent un assassinat ciblé.
Mais la tentative d’assassinat pour laquelle Salah Hamouri a été condamné ne remplit-elle pas ces conditions ? Parce que quand même, le rabbin Ovadia Yossef, c’est pas n’importe qui. Donc acte de résistance ou de terrorisme ? On en revient encore à l’exemple du fellaga, terroriste pour les uns, héros pour les autres.